Série "Lectures"

 Série présentée à la Médiathèque d'Ahuy en janvier 2022

Franchement: vous ne vous êtes jamais demandé ce qu'ils pouvaient bien lire, enfermés dans leur bulle? Moi si, toujours.

Si l'on en croit la peinture, de Rogier van der Weyden à Berthe Morizot, les hommes liraient des livres saints, des ouvrages philosophiques, des journaux... Les femmes ? Des lettres, des romans.

Alors jouons ! A ces inconnus photographiés, quels écrits aimeriez-vous prêter ?  Vous verrez: c'est un peu votre portrait que vous tracez!

J'ai commencé ; à vous, maintenant !


« Kala lui renvoie que la seule vraie beauté est dans l’instant qui ne reviendra jamais... Que ce qu’on conserve et répète s’affadit, s’avilit, se délave... Que maintenir n’est pas vivre... Vivre est créer... Courir est vie, est danser sur la crête du « jamais-encore-vécu ».

Alain Damasio / Les furtifs


« Il était nuit. Ce furent d'abord – ainsi j'ai vu, ainsi je raconte – une abbaye aux murailles lézardées par la lune, une forêt percée de sentiers tortueux, et le morimont grouillant de capes et de chapeaux. »

Aloysius Bertrand / Gaspard de la nuit

 

 

« Ta vie t’appartient. Lorsque l’une de nous courait vers elle pour se plaindre de l’autre – Eva refuse d’être le prince, Nelle est en train de couper les cheveux de sa poupée, Eva ne veut pas ranger sa chambre – elle répondait mi-fermement, mi-fièrement, sa vie lui appartient. Un jour tu comprendras. »

Jean Hegland / Dans la forêt


 
« On se lève et on se casse. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. »

Virginie Despente dans Libération / 1er mars 2020



« Oh ! la Voie lactée… elle est splendide » s'exclama Komako, courant toujours devant lui, les yeux levés vers le ciel. La Voie lactée… En la regardant lui aussi, Shimamura eut l'impression d'y nager, tant sa phosphorescence lui parut proche, comme si elle l'eût aspiré jusque-là. »

Yasunari Kawabata / Pays de neige


« Tous les réseaux de son sang se sont mis à chanter comme la résille des ruisseaux et des rivières de la terre. Elle pose sa tête sur les poils de la poitrine. Elle entend le cœur et le craquement sourd de ce panier de côtes qui porte le cœur comme un beau fruit sur des feuillages. »

Jean Giono / Regain


 
« Des profondeurs de la forêt, il entendait résonner tous les jours plus distinctement un appel mystérieux, insistant, formel ; si pressant que parfois, incapable d’y résister, il avait pris sa course, gagné la lisière du bois. »

Jack London / L'appel de la forêt

 

 

 « How dare you ? » Le monde se souviendra longtemps du sévère réquisitoire prononcé, mâchoires serrées, par cette Suédoise de 16 ans aux Nations Unies en septembre 2019. Cela fait alors plus d'un an que la jeune activiste bat le pavé contre l'inaction des dirigeants politiques face à l'urgence climatique, résumée par l'expression « OK Boomer » .

Les Échos / 24 octobre 2020


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